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Pêche en mer, Laguna de Albufeira |
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Temple romin à Evora |
Après deux jours passée à Evora,
nous sommes arrivés à Mértola, sur le Rio Guadiana. C'était le 31
décembre, la ville était très calme, pas grand'chose d'ouvert. En
montant vers le château, nous tombons sur la Igreja Matriz et nous
entrons – ô surprise ! C'est la mosquée de Cordoba en
miniature et sans les couleurs. Des colonnes partout et (nous
signale-t-on) un mirhab derrière l'autel, chose rarissime dans la
péninsule ibérique. On sort de l'église par une porte pur style
arabe pour descendre à un petit musée qui reprend l'histoire des
lieux : un temple romain païen, puis christianisé fin IVème
siècle, et qui fut repris pour faire une mosquée à la fin du
XIIème siècle. En 1238, Mértola fut intégrée dans le royaume du
Portugal et la mosquée fut consacrée église de Sta. Maria.
A l'église (qui n'en est plus une)
l'accueil est assuré par une jeune femme dynamique et passionnée
par l''histoire du site. Quand je lui parle de la reconquête
chrétienne, elle récuse le terme : « les musulmans ne
sont jamais partis ; ils sont encore présents dans la
population d'aujourd'hui et ils ont marqué profondément la culture
et l'architecture. »
Tout près de l'église, une zone de
fouilles archéologiques met en évidence les couches d'histoire :
des mosaïques romains, des baptistères
paléochrétiens, des habitations islamiques. En continuant vers le
château, une statue d'Ibn Qasi, gouverneur de Mértola pendant trois
ans au XIIème siècle (meilleur poète que soldat et catholique
malgré son nom – nous informe la jeune femme de l'église).
Dans la suite de notre voyage en
Algarve (al-gharb, l'ouest en arabe), nous trouvons le même
enracinement fier dans le passé islamique, que ce soit à Cacela
Velha où se trouve reproduite en céramique, rua Ibn Otmane, un
poème du poète local, Ibn al Darraj, ou à Tavira avec sa légende
qui explique pourquoi la rivière qui traverse la ville porte deux
noms différents, en amont et en aval du vieux pont romain. C'est une
histoire d'un amour impossible entre une princesse Maure, Semqua, et
un pauvre pêcheur chrétien, Gilao. Celle-là s'est noyée en se
jetant du pont dans la rivière en amont, celui-ci, en aval. Ils ont
laissé leurs noms respectifs aux portions de la rivière.
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De l'autre côté de la Guadiana, l'Espagne |